
Pour aider les internautes à mieux comprendre comment fonctionne leur contrat d’assurance santé international, nous engageons une série d’entretiens exclusifs avec des médecins qui ont bien voulu nous répondre.
Dans cette première interview, BSI a souhaité connaître l’avis d’un médecin sur la définition d’un symptôme chronique ou aigu. Pour l’assureur, quelle différence cela fait-il ? En quoi cela modifie l’enjeu pour la souscription et la vie de certains contrats, notamment les contrats santé pour les expatriés ?
Le Dr Christine DABRIGEON, diplômée de la faculté de médecine de Saint-Etienne (42, Loire, France) et aujourd’hui installée en Haute-Loire, a accepté de répondre à cette question.
BSI : Pouvez-vous nous expliquer la différence entre symptôme aigu ou chronique, importante pour l’assureur ?
Dr Dabrigeon : On peut comprendre la crainte de l’assureur en tant qu’entreprise à vocation commerciale : la maladie « chronique » (lorsque la pathologie est amenée à durer dans le temps) va générer pour lui la prise en charge de dépenses récurrentes à long terme. L’assureur donne (en principe) une garantie viagère : il va devoir provisionner pour un « risque certain ». A la souscription d’un contrat et pour accorder sa garantie, l’assureur veut donc valider l’absence de connaissance d’une maladie chronique par l’assuré ou l’absence de traitement ou de suivi pour des séquelles d’un accident par exemple… La logique de l’assureur est d’éviter les souscriptions « opportunistes »…
BSI : Effectivement le rôle de l’assurance est de couvrir l’aléa, et donc un événement « soudain » comme l’est le symptôme « aigu » ou l’accident.
Dr Dabrigeon : Oui tout à fait. Un symptôme chronique connu à la souscription ou des séquelles feront pour l’assureur l’objet d’une analyse spécifique : comment la pathologie « préexistante » à la souscription peut-elle évoluer et quels coûts sont prévisibles pour l’assureur ? Ce sont des médecins chez l’assureur qui analysent et décident. Il est dans la logique de l’assurance privée de ne pas garantir un client dont on présume qu’il sera source de perte, ou de le garantir mais avec des conditions particulières…
BSI : Quels conseils donnez-vous aux patients expatriés qui vous consultent ?
Dr Dabrigeon : Au delà des conseils d’hygiène de vie, la prévention concerne aussi la prévoyance et l’assurance santé… Les règles pour s’assurer changent quand on vit à l’étranger. Il est donc important de bien se renseigner et surtout de ne pas attendre la maladie ou l’accident pour y songer : il est alors souvent trop tard ! Beaucoup d’expatriés, notamment, ne pensent pas à souscrire, au minimum, à une assurance « assistance / rapatriement » !
BSI : Merci beaucoup Docteur pour cet entretien ! Dans une prochaine interview, nous parlerons du rôle du « Questionnaire Médical » dans la souscription de certains contrats santé internationaux ou prévoyance.
La compréhension précise de la différence entre symptôme aigu ou chronique est un facteur essentiel pour toute personne souhaitant souscrire une assurance santé internationale, surtout en contexte d’expatriation. Cette distinction n’est pas qu’un simple détail médical, elle influence profondément la gestion du contrat d’assurance, la tarification, et la prise en charge des soins.
Un symptôme aigu, lié à un événement soudain et ponctuel, correspond à un aléa que l’assureur est prêt à couvrir dans le cadre classique de ses garanties. En revanche, un symptôme chronique révèle une pathologie persistante, souvent coûteuse et nécessitant un suivi médical régulier. Pour l’assureur, cela représente un risque certain et durable qui doit être évalué avec rigueur au moment de la souscription.
C’est pourquoi la transparence lors de la déclaration de son état de santé est primordiale. Ne pas déclarer une maladie chronique ou ses séquelles peut entraîner la nullité du contrat ou une exclusion de garantie en cas de sinistre. Inversement, une déclaration claire permet à l’assureur d’adapter la couverture, parfois avec une surprime ou des exclusions spécifiques, mais surtout en évitant des complications futures.
Pour un expatrié, anticiper la souscription avant l’apparition ou la révélation d’un symptôme chronique est un conseil capital. Vivre à l’étranger implique souvent d’accéder à des soins coûteux et parfois complexes à obtenir sans une couverture adaptée. Mieux vaut donc sécuriser sa santé financière et médicale en choisissant une assurance santé internationale qui comprend ces enjeux.
Enfin, la différence entre symptôme aigu ou chronique guide également les médecins-conseils dans leur analyse des risques, garantissant une juste évaluation médicale et une prise en charge équilibrée entre besoins du patient et contraintes assurantielles.
En résumé, maîtriser cette différence, c’est s’assurer de faire un choix éclairé, adapté à sa situation médicale et à ses projets d’expatriation, pour bénéficier d’une couverture efficace, sereine et durable.