Hier soir, je regardais M6 et son émission Capital. Un thème déjà vu, sur ces Français qui sont partis parfois au bout du monde, s’installer ou pour une aventure. On trouve parmi eux des actifs, des rentiers ou encore plus d’un million des retraités installés par exemple en Thaïlande, au Maroc, au Portugal ou (nouveau !) en Malaisie. Les motivations sont diverses : fuir la grisaille et le stress, avoir un meilleur train de vie (pour ceux qui quittent la France avec un capital), tenter une aventure entrepreneuriale dans un autre environnement… Moi-même à cheval entre deux pays et longtemps expatrié, je connais assez bien la question.

Sur M6, on a notamment vu un couple qui visiblement a tout plaqué et vit désormais installé à Koh Samui, en Thaïlande, avec leurs deux enfants. Ce couple disait avoir quitté la sécurité sociale. Plutôt que d’adhérer à la CFE(Caisse des Français de l’Etranger) il a visiblement préféré souscrire à une assurance privée « au 1er euro ». Je ne suis pas certain que faire ce choix soit un conseil à donner à ceux qui ont le projet de partir et voici quatre points que je rappelle souvent à mes clients : – seules des personnes en bonne santé à la souscription, avec un IMC correct, peuvent envisager une couverture par un assureur privé. Elles pourront alors bénéficier de garanties équivalentes ou supérieures à celles offertes par la CFE et parfois à un coût inférieur. Pour ceux qui sont déjà malades, l’assurance privée n’a pas de solutions équivalentes à celles offertes par la CFE. Y a-t-il une morale là dedans ? Oui certainement… mais je ne suis pas là pour parler de ça. – le contrat privé choisi est-il viager ? Quinze ans passent vite… C’est définitif, vous ne rentrerez pas en France ? Alors vérifiez que votre assureur, lui, ne vous quittera pas après 65 ans… – combien coûtera l’assurance à 65 ans… ou 90 ans ? Demandez par curiosité la prime annuelle pour un couple âgé… Vous êtes bien assis ? – que se passera-t-il en cas d’invalidité ? On n’y pense jamais car cela n’arrive qu’aux autres…

« Quitter la sécu » peut, pour certains, faire partie des ruptures symboliques avec la « Mère Patrie », il y a donc lieu de réfléchir à deux fois. Dans le cas présent, j’aurais plutôt conseillé à notre famille expatriée en Thaïlande d’adhérer à la CFE dans les trois mois de son départ et de souscrire à bonne «complémentaire CFE» ainsi qu’à un contrat rapatriement sanitaire. On incorporera aussi quelques garanties « prévoyance » (décès et invalidité) pour le couple et la « responsabilité civile » vie privée à l’étranger. Je suis par contre plus réservé quant à l’intérêt de continuer à cotiser à la retraite par répartition de la CFE quand on fait le choix de s’expatrier : les cotisations sont (à mon sens) élevées pour une pension dont les contours sont flous… Une bonne assurance vie (au Luxembourgpar exemple) permettra de se constituer progressivement un capital ou une rente tout en optimisant la transmission d’un capital en cas de décès.